Liberté d’avorter
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La décision de la Cour suprême des Etats Unis met au grand jour, une fois de plus, la fragilité de la liberté des femmes à disposer de leur corps. Ceci concerne aujourd’hui les Etats Unis et bien d’autres pays sur tous les continents (lire notamment cet article). Si des progrès sont notables dans certains pays sur l’évolution du droit d’avorter (comme l’Irlande, l’Argentine), l’application effective peut rester difficile et certains pays régressent (comme la Pologne) et vont jusqu’à criminaliser l’avortement : c’est le cas du Nicaragua (Source : IVG un combat mondial, Le 1 n° 404, 6 juillet 2022)
Cette situation porte en creux l’emprise importante des lobbies religieux notamment catholiques sur toute la planète et des valeurs moralisatrices qu’ils prônent en voulant les imposer. -
Ce qu’en disait Romain Gary (La nuit sera calme, 1974) :
« J’ai horreur du mensonge pieux, en matière de morale, je ne suis pas pour le trompe-l’œil. Je ne crois pas qu’en fermant les bordels on prouve qu’on n’est pas soi-même une pute. Lorsque tu condamnes l’avortement du plus haut de ta ‘morale’ comme le fait l’ordre des médecins, par exemple, en sachant qu’un million de bonnes femmes continueront à se faire torturer chaque année clandestinement, eh bien ! je dis que cette ‘élévation morale’ là c’est de la bassesse. Cela relève d’une morale-caviar, d’un christianisme sans humanité, sans pitié et qui ignore la chambre de bonne. Le ‘caractère sacré de la vie’ cela veut dire : quelle vie, quelle chance données ? Il y a des conditions de vie où le ‘caractère sacré de la vie’ c’est du génocide… »
Le corps de la femme est encore aujourd’hui l’objet de combats idéologiques visant à maintenir les femmes sous le joug de préceptes religieux, patriarcaux. Les « anti-avortement » avancent des arguments qui sont réfutés scientifiquement tels que :
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La science pour atteindre l’épanouissement
La France n’est pas à l’abri de régressions : c’est ainsi que depuis plusieurs années, et particulièrement lors des restrictions sanitaires, des difficultés sont apparus : des femmes ne peuvent avorter dans les délais légaux, faute d’être orientées vers des services opérationnels. Les longs débats qui ont eu lieu pour allonger le délai légal et permettre de meilleures conditions de recours à l’avortement constituent un signal fort : ils montrent à quel point la liberté de disposer de leur corps d’avorter et les droits des femmes qui s’y rattachent dérangent encore (lire ICI ou ICI)
La science a mis à la portée de chaque être humain les moyens pour vivre épanoui, sans culpabilité, en dissociant plaisir et procréation : la contraception et si besoin le recours à l’avortement. Et c’est la liberté fondamentale d’une femme de décider ou non d’avoir un enfant.
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Lire aussi :
- 76aH* : Le 6 août, date anniversaire de l’explosion de la bombe atomique sur Hiroshima marque l’entrée de l’Humanité dans une période charnière. C’est aussi le début du calendrier raélien : depuis le 6 août 2021, nous sommes en 76aH, 76 après Hiroshima. (Lire plus à ce sujet)
Liberté d’avorter, la fragilité de la liberté des femmes à disposer de leur corps
Juin 76aH*/ 2022
– Les risques médicaux : les chiffres de l’OMS montrent que c’est l’avortement non sécurisé qui engendre le plus de risques voire la mort. Ainsi, dans le monde, “six grossesses non désirées sur 10 se terminent par un avortement provoqué et environ 45 % de l’ensemble des avortements sont non sécurisés”, rappelle l’OMS. “L’avortement non sécurisé constitue l’une des principales causes – mais évitables – de décès maternels et de morbidité”, rappelle le site de l’organisation (lire ICI). Chantal Birman, sage-femme exerçant en France, depuis plus de 50 ans, et ayant travaillé dans un « service des infectées » souligne qu’avant la légalisation de l’avortement en 1975 (loi du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de grossesse, dite loi Veil), une femme par jour mourait d’avortement (vidéo) et qu’il s’agit du premier taux de mortalité des jeunes femmes dans tous les pays qui n’ont pas légalisé l’avortement;
– Le « syndrome post-abortif » durable : décrit comme un état dépressif assorti de troubles psychologiques pouvant durer toute une vie). Or, selon une étude américaine, publiée le 13 janvier 2020 dans la revue universitaire Social Science & Medicine, cinq ans après avoir choisi d’avorter, 99% des femmes estiment avoir pris la bonne décision. “Même si elles ont eu du mal à prendre la décision au départ, ou si elles pensaient que leur entourage n’approuverait pas, notre recherche montre que l’écrasante majorité des femmes qui avortent continuent de croire que c’était la bonne décision”, se félicitait ainsi Corinne Rocca, professeure associée au département d’obstétrique, de gynécologie et des sciences de la reproduction de l’université de Californie à San Francisco, et co-auteure de l’étude. “Cela démystifie l’idée que la plupart des femmes souffrent émotionnellement après un avortement”, expliquait-t-elle alors.
Cette étude conforte ainsi l’une des « clés » de l’épanouissement, décrite dans un des livres fondateurs de la philosophie raélienne « Les Extraterrestres m’ont emmené sur leur planète ».