Un nouveau matériau qui peut s’auto-guérir

Un matériau synthétique fabriqué à partir d’une protéine de soie d’araignée, et lacé de graphène, peut se réparer rapidement et former des circuits électriques guérissables.

Hsuan-Chen Wu de l’Université nationale de Taiwan et ses collègues ont collecté de la soie d’araignées tisserandes géantes dorées (Nephila pilipes) et l’ont dissoute dans un produit chimique appelé hexafluoroisopropanol.

Ils ont séché la solution pour créer un film mince d’environ 1 millimètre de large et ont utilisé une lame de rasoir pour y faire une petite incision d’environ 30 micromètres de large. Lorsqu’ils ont ajouté quelques gouttes d’eau sur le site des dommages, la coupure a commencé à guérir. Après 20 minutes, la largeur de la cicatrice était réduite à seulement 2,4 micromètres de large. 

D’après Technologiemedia.net, l’équipe a identifié une protéine appelée R2 comme source de cette capacité d’auto-guérison. Les chercheurs ont modifié les cellules bactériennes d’E. coli pour produire cette protéine, puis ont connecté les extrémités des fines bandes de celle-ci, afin qu’elles s’auto-guérissent pour former un anneau.

Ensuite, l’équipe a lacé la soie avec du graphène, lui permettant de conduire l’électricité. Ils l’ont fusionné à l’intérieur d’un anneau de soie et l’ont connecté à un petit circuit imprimé avec un écran d’affichage à l’aide de fils de cuivre. Ce système pouvait distinguer s’il était porté au doigt, sur des gants en nitrile ou en contact avec une feuille d’aluminium en fonction du flux du  courant électrique.

Une percée dans le domaine des biomatériaux d’auto-guérison

“La découverte des propriétés d’auto-guérison dans [la soie d’araignée Golden orb-weaver] représente une percée significative dans le domaine des biomatériaux d’auto-guérison”, déclare Michael Kessler de l’Université John Hopkins du Maryland. « Les chercheurs ont créé une nouvelle classe de matériaux qui pourraient avoir un large éventail d’applications dans des domaines tels que la biomédecine, l’électronique et les textiles.”

“Notre matériau en soie d’araignée est facile à fabriquer, doux et flexible avec une capacité d’auto-guérison qui pourrait le rendre très utile dans les biocapteurs portables qui, par exemple, pourraient surveiller votre santé en temps réel”, explique Wu.

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